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Cinq élèves du PEI de Jeanne-Mance se distinguent au national et à l’international!

En février, dans le cadre du concours Galaxie jeune poésie francophone,  neuf élèves du PEI de l’école Jeanne-Mance ont présenté un poème ayant pour thème « Pour moi, le bonheur, c’est… ». Créé par Huguette Orly et parrainé antérieurement par la Société des Écrivains canadiens de Québec, ce concours est maintenant orchestré par le Festival international de la Poésie de Trois-Rivières.

C’est donc en cette Journée mondiale de la poésie, le jeudi 21 mars dernier, qu’ont été présentés les lauréats et c’est avec une grande fierté qu’Annie Jutras, enseignante de français, apprenaient à cinq de ses élèves qu’ils s’étaient qualifiés non seulement au niveau national, mais aussi international.

Tout d’abord, dans la catégorie des 9-13 ans, pour le volet national (Québec), Kassandra Gourdon, élève de 2e secondaire au PEI, a remporté la 3e position. Dans la catégorie des 14-16 ans, ce sont les élèves du PEI de 5e secondaire qui ont tout raflé pour le volet national (Québec) : mention spéciale à Anne St-Cyr, 3e position à Claudine Auger-St-Onge, 2e position à Daphnée Paquette et 1re position à Maude Agin-Blais.

Et comme si ce n’était pas assez, pour couronner le tout, deux de ces élèves se sont classés au volet international : une mention spéciale a été décernée à Daphnée Paquette tandis que la 1re position a été attribuée à  Maude Agin-Blais qui est passée devant une étudiante de la France et une autre de la Belgique! Il faut savoir qu’en plus de ces deux pays, des écoles francophones de la Russie, du Liban ainsi que de la Guyane française y ont aussi participé. D’ailleurs, précisons que Galaxie jeune poésie francophone vise à resserrer les liens entre les jeunes du monde francophone et francophile au-delà des frontières culturelles par le biais de la création poétique.

En somme, nous tenons à saluer le talent exceptionnel, l’audace et la grande sensibilité retrouvée dans les poèmes de ses cinq élèves qui ont su être des dignes ambassadeurs de leur Programme d’Éducation internationale, de leur école secondaire Jeanne-Mance ainsi que de leur Commission scolaire des Chênes.

Voici le texte de Maude Agin-Blais, 5e secondaire, école Jeanne-Mance, 1re position aux volets national et international :

Il me faut le mouvement, les éclats de voix, les rires, les gestes, le contact humain.
Il me faut autre chose que cette inertie, ces ‘’je t’aime’’ qui sonnent creux,
tous ces moments que nous n’espérons plus,
cette mélancolie qui nous prend au creux du ventre.

J’aimerais vivre dans un hall de gare.
J’attendrais sur chaque quai,
je serais dans chaque train, attendant et espérant,
levant les yeux vers l’horloge et ne comptant plus les heures des départs et des arrivées.

J’agripperais les vêtements des passagers,
sentirais la soie et leur peau frôlant la mienne,
j’entendrais leurs pensées les plus secrètes, goûterais la texture de leurs rêves.

Je respirerais leur odeur jusqu’à devenir un peu plus eux, un peu moins moi.
Mon univers serait peuplé de longues silhouettes troubles, fugitives :
un paysage de campagne au travers de la vitre, passant trop vite pour qu’on attrape les détails de son image,
des gens qui partent et qui reviennent,
des visages inconnus qui deviendraient mon quotidien.

Je dormirais longtemps, partout,
et ma solitude navrée viendrait se diluer à des songes qui ne seraient pas les miens.
Je ne sentirais plus mon cœur trop grand frapper contre ma poitrine, ni mon âme large
comme un océan se répercuter sans cesse contre les parois de ma tête.

Je serais la foule, dense, frénétique, un troupeau de bétail se mêlant et se côtoyant, sans jamais vraiment se voir.
Il me faut le mouvement, les rires, les gestes, la foule.
Il me faut bouger, n’avoir jamais l’impression d’être seule.

La solitude est un étau empoisonné, qui transforme le cœur en arbre mort et desséché,
ses branches dépourvues de feuilles et d’amour attendant le retour des chaleurs de l’été.

Et, peut-être, si je devenais les autres,
cette masse qui n’est jamais vraiment laissée à elle-même,
peut-être serais-je heureuse.
Parce que le bonheur n’est réel seulement que lorsque nous ne sommes plus seuls.

Maude Agin-Blais, 5e secondaire, École Jeanne-Mance
1re position aux volets national et international

Découvrez les autres textes des lauréats au http://www.fiptr.com/concours_galaxie_gagnants13.html